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Histoire Des Arts Saint-Laurent.over-blog.com

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Le Blog des élèves de l'option HDA du lycée Saint-Laurent La Paix Notre-Dame de Lagny-Sur-Marne. Un lieu pour découvrir et partager les arts.


Spiritualité Mariste & Arts

 

 

 

A l'occasion d'une rencontre des Equipes Locales Maristes, j'ai découvert ce week-end un précieux trésor que j'avais envie de vous faire partager....

Dans la Maison mère de la Communauté Mariste, Notre-Dame de l'Hermitage, une salle au coeur de la bâtisse renferme plusieurs fresques contemporaines peintes sur les murs en 1958.

 

C'est le lieu où le Saint fondateur, Marcelin CHAMPAGNAT, faisait ses instructions  aux Frères. ll y a reçu, le 11 mai 1840, le sacrement des malades. C'est également dans ce lieu que s’est déroulée la prière communautaire des Frères depuis 1824.

Ces fresques font ainsi mémoire de l'oeuvre du Père fondateur des petits frères de Marie et expriment à travers l'art  pictural, la spiritualité Mariste. Voici une brève explication de quelques une de ces oeuvres.

 

PETIT RAPPEL SUR LA TECHNIQUE :

La fresque est une technique particulière de peinture murale dont la réalisation s'opère, avant qu'il ne soit sec, sur un enduit, appelé intonaco. Le terme vient de l'italien « a fresco » qui signifie « dans le frais ».

Le fait de peindre sur un enduit qui n'a pas encore séché permet aux pigments de pénétrer dans la masse, et donc aux couleurs de durer plus longtemps qu'une simple peinture en surface sur un substrat. Son exécution nécessite une grande habileté, et se fait très rapidement, entre la pose de l'enduit et son séchage complet.

 

Quatre éléments entrent en jeu :

  • le rinzaffo (le gobetis) : première couche d'apprêt en contact avec le support, couche granuleuse, rugeuse.
  • l'arricio : le premier réel enduit du support (mélange de chaux, sable et eau), pour rendre celui-ci droit et lisse (1 cm environ).
  • l'intonaco : la couche proprement dite qui va recevoir les pigments (composée de sable fin, poudre de marbre ou pouzzolane, de chaux et d'eau).
  • les couleurs qui s'incorporent sur l'intonaco encore frais et humide (pigments d'origine minérale à cause du ph basique de la chaux de l'enduit).

 

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Dans une lettre du Père. CHAMPAGNAT à Mgr Pompallier, après avoir donné des nouvelles, il rappelle que la vraie supérieure, c’est Marie : « Nous avons tout en Marie. Elle est toute la ressource de la maison. Elle a toujours son adorable Fils entre ses bras ou dans son cœur... »

 

Marie apparaît comme Mère de l'Eglise. Son immense voile protecteur embrasse l'Eglise symbolisée par la double voûte en ogives caractéristiques des nefs des cathédrales gothiques. Dans l'architecture gothique, la croisée d'ogives donne la possibilité de faire entrer la lumière dans l'édifice. Ainsi la luminosité des tons met en valeur la figure de Jésus et  celle de Mari.

Rappelant la tradition des icônes bysantines,la Mère de Jésus, porte l'Enfant sur son coeur. Il est au centre de tout et semble étendre les bras pour acceuillir l'Humanité toute entière. L'Enfant y apparaît comme "pierre angulaire de l'Eglise", représenté à la clef de voûte d'une croisée d'ogives. C'est le symbole de la clef par laquelle tout édifice repose !

Au dessus, une profusion de lignes courbes marquent la présence de Dieu et d'Esprit Saint qui rayonne sur les Hommes et le monde avec une intensité des couleurs chaudes et vives.

Marie prend une dimension centrale au coeur de ce monde par son humanité et par l'humilité de sa mission. Mystère pour ceux qui viennent de droite. Leurs visages et traits sont plus arrondis, plus doux comme ceux qui croient à la Bonne Nouvelle lors de la Nativité tels les bergers , des femmes ou des gens simples.

A gauche, les traits des visages sont plus cubiques, fermés à l'image des gens cartésiens qui doutent  : les mages, les hommes, des intellectuels ?

L'ensemble de ce brasier lumineux s'inscrit dans un grand cercle qui symbolise l'Hostie incandescente qui repose sur un calice et une coupe. Ainsi le peintre replace toute la dimension du Pain Vivant, venu du ciel, avec la force de l'Esprit.

Le mystère de Marie, mèdiatrice des grâces auprès des hommes, semble ainsi révélé.

 

Le Père. CHAMPAGNAT explique l’Evangile. « Jésus, ordonne que mes deux fils siègent à ta gauche et à ta droite, dans son Royaume » (Mt 20, 21), demande la mère des fils de Zébédée.
"Oh !" dit un Frère, "cette femme est bien ambitieuse".
"Eh bien ! moi," dit Marcellin, "je le suis plus encore. Je voudrais, pour tous mes Frères, trois premières places : à la crèche, à la croix  et à l’autel".

 

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Cette fresque à l'image des  tryptiques médiévaux raconte les trois épidodes fondamentaux des Evangiles.

Dans le tiers inférieur, la Nativité incarnée par l'Enfant Jésus. L'utilisation du cercle pour inscrire le personnage évoque , comme dans la tradition médiévale, la sphère céleste.  

Au tiers supérieur, la Croix transversale, symbole de la Rédemption, symbolisée par des lignes droites.

En haut, le peintre représente un Prêtre tourné vers l'Autel, avec sa chasuble, offrant le Calice au moment de l'élévation. Temps de l'Eucharistie et du Mystère.

Trois moments forts dans la tradition chrétienne que l'artiste entoure du cercle, symbole de la perfection et  d'un rouge tendre illustrant l’amour et le don au travers de cette Hostie qui symbolise le don et l'amour.

Ces trois Temps sont également mis en relief par les lignes qui forment comme une mandorle. Dans la tradition gothique, elle exprime une autre dimension : c'est une figure géométrique dessinée avec deux cercles. À l'intersection de ces deux cercles est installée une personne. Elle indique par conséquent la personne par laquelle il faut passer pour parcourir le chemin entre les deux cercles, les deux hémisphères ou les deux mondes, l'un terrestre et l'autre céleste.

C'est dans ces trois premières places que Dieu montre le mieux son amour. L'ensemble de la fresque forme une croix qui apparaît dans l'édifice écclésial représenté par les lignes qui forment comme une voûte où les croisées d'ogives évoquent le vaisseau Eglise dans lequel rayonne le Corps de Celui qui s'est livré par amour.

 

L'implantation de l'Enfant Incarné dans le cercle du bas, le Sacrifice de la Croix et le don de l'Eucharistie montrent le chemin qui conduit vers la Vérité et la Vie. Ces lignes reflètent ainsi le symbolisme du passage.

 

« L’obéissance, c’est-à-dire la disponibilité, le don de soi finalement, est la vertu fondamentale de la vie religieuse », disait le P. CHAMPAGNAT.

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Deux mains tendues en offrande tournées vers le ciel. A l'intersection des deux membres et des lignes convergentes de la main, se dessine comme un épi qui germe. On peut voir dans la mise en abyme d'une multidtude d'épillets, en forme symbolique de mandorle, l'image d'une grappe, symbolisant la nourriture vitale, fruit du travail des hommes comme offerte à l'Humanité à travers le don de l'Eucharistie.

En arrière, comme le feuillage d'un Arbre de Vie  qui souligne l'abondance et la richesse d'une moisson. Ces mains ouvertes c'est aussi l'abandon dans le Seigneur : « Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera » (Mt 16, 25). CHAMPAGNAT, et ses Frères après lui, se consacrent à Dieu : « Me voici, Seigneur, pour faire ta volonté ».Ces mains ouvertes, offrent mais attendent aussi de recevoir. Ce double mouvement s'enracine dans un coeur au delà duquel prend forme une arboresence infinie, signe d'une multitude de vie et d'amour.

L'ensemble forme aussi un grand Arbre de Vie ou l'on peut entrevoir dans les avants-bras les racines, et les deux mains, un feuillage régulier, comme une fleur qui s'ouvre et s'épanouie pour éclore dans un geste d'ouverture au monde.

 

« L’esprit de foi est absolument nécessaire pour comprendre les avantages et les obligations de la vie religieuse » nous dit le Père CHAMPAGNAT. « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5).

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L'Evangile de Jean nous rapporte le premier miracle de Jésus dans le village de Cana. L'intervention de Marie auprès de son Fils est majeure, elle est le signe de l'élévation de l'Homme qui amorce ainsi sa mission et sa montée vers la Croix.

L’amphore debout contient l’eau inerte. Elle au centre d'une mandorle dont on retrouve ici la symbolique. L'amphore qui s’est penchée pour obéir verse du vin ! Le fluide rougé-rosé se déverse dans une ligne courbe et viens remplir une mandorle à nouveau couchée sur le sol qui déborde,  signe du miracle divin.Le liquide flamboyant coule en abondance dans un mouvement harmonieux pour venir désaltéré les convives qui se pressent à la table des invités.

L'eau, symbole de Vie et le vin, symbole du sacrifice forment ainsi la Croix qui s'élève. Elle indique par conséquent que c'est par la Croix qu' il faut passer, signe de la Résurection.

Les deux figures s'entrelaçcent avec virtuosité dans un mouvement dynamique renforcé par les lignes verticales et courbes.

Ce miracle interpelle aussi sur nos existences : l’élévation au niveau surnaturel de nos plus humbles occupations, si nous savons les sanctifier par l’esprit de foi. Rappelons-nous cette parole du Christ : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu » (Lc 18, 27).

 

La suite.... Prochainement !

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